Camille Pepin fait partie d’une race très rare. Elle est en effet une compositrice. Les femmes ont conquis l’espace, gravi les échelons militaires, mais certaines professions restent résolument et étonnamment masculines. Lorsque Mme Pepin est arrivée pour sa première journée au Conservatoire de Paris, comme d’habitude la seule femme d’une classe d’hommes, un responsable lui adit que son nom n’était pas sur la liste.
Mais quand elle a insisté pour dire qu’elle l’était et qu’il fallait encore regarder, il s’est écrié qu’elle était une femme. Camille, c’est aussi un prénom masculin en France. « Je n’aurais jamais pensé », s’est-il excusé. Il y a tellement d’hommes. Mme Pepin n’a jamais pris en compte le sexisme de tous les jours.
Au-delà des étiquettes
Après le concert de l’une de ses pièces les plus importantes, un homme est venu lui dire que sa musique était très fraîche, fleurie et douce. Mme Pepin, dont la musique rappelle Claude Debussy et des compositeurs américains comme John Adams, a indiqué que les stéréotypes sexistes qui persistent dans le monde de la musique classique sont difficiles à accepter.
Voici la présentation en vidéo de la pièce de Pepin :
Un professeur de musique a insisté pour qu’elle s’assoie à sa droite au déjeuner parce que c’était la place d’une femme et l’a envoyée préparer le café.
Partition de ballet
Elle était la seule femme dans toutes ses classes du Conservatoire et tout allait bien. Elle travaille actuellement pour son premier ballet dans son appartement parisien, qui sert également de studio. La jeune compositrice, qui a fait sa percée dans la pièce pour orchestre « Vajrayana » en 2015, a déclaré avoir été traitée de la même manière que ses collègues masculins.
Au-delà de la salle de classe, toutefois, les progrès sont lents dans le monde conservateur de la musique classique. Mme Pepin pense qu’il faudra des générations pour que le travail oublié des compositrices soit reconnu.